Les hurlements n'avaient jamais été de nature à effrayer les Gardiens.
Ils y étaient désormais habitués.
Pourtant ces derniers temps avaient été pénibles même pour eux.
Ils semblaient plus intenses, plus proches. Plus avides. Le sang et les larmes avaient cessé de couler depuis peu.
Le Gardien avait pris le pouvoir et avait imposé la paix à ses hommes. Certains regrettaient déjà les temps anciens tandis que d'autres, la plupart, goutaient à ce repos bien mérité;
Ne serait ce l'intensité des hurlements, on aurait pu penser que le Triumvirat vivait son âge d'or.
Debout au bord d'un précipice, le gardien réfléchissait. N'avait il pas mené son peuple à l'immobilisme? N'avait il pas trahi l'UNIQUE en le condamnant à un sommeil sans fin entrecoupé par ces atroces cris qui s'échappaient du Tombeau sacré?
Des fantômes peuplaient les souvenirs du Gardien. Il avait enu à garder ce titre en leur mémoire.
Wizstreg se souvenait du fougueux Coruscant, celui qui avait déclenché les conflits Archéonautiques.
Il se rappelait de Magellan, de sa gigantesque flotte, de ses hommes sur-entrainés qui périrent dans un moment d'oubli.
Il avait en mémoire le fougueux Delrigs qui se lançait à l'aventure pour le plaisir du sang.
Les Fantômes de Furynx, de Lils, de Gatsby, de Gwenoch et d'autres Praetori se tenaient à sa gauche en grands conciliabules tentant de se convaincre de la futilité des croyances.
Steven et Faro hochaient la tète, désapprobateurs. le sang devait continuer à couler selon ses braves Gardiens.
La famille Von, Yurgen et Spidertry semblait approuver ce point de vue.
Des dizaines d'autres qui avaient autant contribué au réveil de l'UNIQUE se rapprochaient.
Wizstreg se sentait bien seul devant tous ses fantômes qui l'avaient poussé à se rebeller contre l'autorité de Zardan et qui, maintenant, semblaient désapprouver son action.
Tant de morts, tant d'oublis pour en arriver là.
Les hurlements pénétrèrent une dernière fois son esprit avant qu'il ne s'évanouisse.